Désherbage Maïs : venir à bout des graminées estivales résistantes

Désherber des graminées dans le maïs peut devenir compliqué. Les pressions de panics, sétaires, digitaires (PSD), ou de graminées plus automnales comme le ray-grass (lire l’encadré), s’accroissent ces dernières années. Des populations d’adventices résistantes s’installent même par endroits. C’est, entre autres, le cas sur la façade océanique, avec des digitaires sanguines et des sétaires résistantes au nicosulfuron (groupe Hrac B). Cela pourrait d’autant plus devenir un casse-tête avec la volonté de réduire l’emploi de produits racinaires, tels que les chloroacétamides (S métolachlore), qui apportent encore des possibilités pour maîtriser ce type d’adventices.

Prélevée ou postlevée­ précoce

Arvalis recommande donc de réagir rapidement en présence de cette flore complexe et précise que la chimie seule n’en viendra pas à bout (lire ci-contre). Dans la culture, les bonnes conditions d’intervention demeurent cruciales car les échecs, dus souvent à des situations sèches en début de cycle, sont difficiles à rattraper. Le premier passage est essentiel pour obtenir un désherbage correct. « Une fois la résistance installée, les sulfonylurées devront être exclues du programme herbicide », rappelle l’institut.

Ses essais montrent que l’association de plusieurs produits racinaires en prélevée ou postlevée très précoce (1 à 2 feuilles du maïs) aboutit à un dé­sherbage satisfaisant. Les solutions qui ressortent sont Dual Gold S 2,1 l + Merlin Flexx 1,7 l ou Dual Gold S 2,1 l + Alcance Sync Tec 2 l. Le meilleur résultat revient à Alcance Sync Tec 2,5 l + Merlin Flexx 2,25 l, mais reste cher. Si Adengo Xtra 0,44 l apporte encore une efficacité intéressante, Arvalis met en garde : « Cette solution pourrait laisser apparaître des résistances croisées avec le nicosulfuron. » Il vaudra mieux s’orienter sur des associations de type Dual Gold S + Merlin Flexx.

Solutions de rattrapage

Si, à l’issue de ce premier passage, la flore de graminées n’est pas éliminée, il sera nécessaire de s’appuyer sur des solutions de rattrapage. Réalisées à 4-5 feuilles du maïs, elles sont peu nombreuses. « Nous avons associé Laudis WG 0,5 kg, un produit foliaire (+ huile à 1 l), à Isard 0,7 l, un produit racinaire, précise Anne-Monique Bodilis, ingénieure régionale Arvalis en Pays de la Loire. Cela peut surprendre d’appliquer ce type d’association à ce stade du maïs mais c’est ce qui a permis d’apporter les meilleures efficacités. »

Adengo Xtra 0,44 l en prélevée, rattrapé par deux binages, est par ailleurs « loin d’être ridicule ». Cela montre que le dé­sherbage mécanique, même sur des graminées - pas la flore la plus facile à gérer avec le binage - « mène à une efficacité honorable ». Pour cela, il faudra une prélevée réalisée dans de bonnes conditions et une situation propice au passage de l’outil (pas de pluie après son emploi, maïs poussant et recouvrant rapidement l’interrang).

C.F.